Hémorroïdes : Il faut lutter contre la constipation et les diarrhées importantes
La maladie hémorroïdaire constitue l’affection la plus fréquente, plus de 90% au niveau des pathologies de la sphère anorectale encore appelées pathologies proctologiques. Dans nos régions, son incidence est sous-estimée, parce que touchant à l’intimité des patients qui ne consultent que lorsque les symptômes sont vraiment très gênant ou lorsqu’ils ont essayé les diverses thérapeutiques qui n’ont pas prouvé leur efficacité. Entre causes, manifestations et traitement, le Dr Lydie Sia/Ouattara, hépato-gastroentérologue en service dans les hôpitaux Paul 6 et Schiphra nous dit tout sur cette maladie.
Qu’est-ce que les hémorroïdes ?
Les hémorroïdes sont des structures anatomiques composées d’un ensemble de vaisseaux sanguins au niveau de la marge anale présentes chez l’individu saint. Ils aident à la continence du sphincter anale. En effet, le muscle de l’anus est continent mais s’ouvre quand il y a besoin de défécation. Les hémorroïdes sont des structures anatomiques présentes chez tout individu. On ne parle de maladie hémorroïdaire qu’en cas de symptômes.
Comment elles se manifestent ?
Les hémorroïdes se manifestent par trois principaux signes :
- Des douleurs anales: il peut s’agir d’une crise hémorroïdaire, c’est-à-dire une douleur qui survient brutalement après un épisode de diarrhée, de constipation ou après un repas copieux, ou d’une thrombose hémorroïdaire, c’est-à-dire un caillot de sang qui bouche l’un des vaisseaux sanguins et qui crée une inflammation importante.
- Les hémorragies : il s’agit d’un saignement de sang rouge vif, souvent en jet mais sans douleurs observés par certains patients après les selles.
- Le prolapsus : certains patients diront, « mon anus est sorti». Il y a une issue des hémorroïdes internes qui font issue au niveau anal et qui crée une gêne important.
Quels peuvent être les facteurs favorisants ?
- L’Âge : avec l’âge, les muscles qui maintiennent les hémorroïdes fixés à la parois,, se relâchent, favorisant le prolapsus, c’est-à-dire la sortie des hémorroïdes,
- La grossesse surtout le troisième trimestre: il y a une imprégnation hormonale qui entraine un relâchement des muscles au niveau anal qui peut entrainer l’expression des hémorroïdes. Environ 10% des femmes enceintes vont manifester les hémorroïdes, qu’elles aient eu des antécédents d’hémorroïde ou pas,
- L’accouchement : la poussée lors du travail,
- Les troubles du transit : les diarrhées, la constipation.
Comment se fait le diagnostic ?
Le diagnostic est clinique. A l’examen de la marge anale, on peut déjà à 90% faire le diagnostic. Mais on peut associer un examen complémentaire, l’anuscopie qui permet de confirmer le diagnostic.
Quelles peuvent être les complications ?
Les hémorroïdes sont une pathologie qui ne se complique généralement pas engageant le pronostic vital du patient sauf dans le cas d’hémorragies importantes. Il s’agit de cas assez rares, mais il y a des cas où l’hémorragie est importante, entrainant une anémie pouvant mettre en jeu la vie du patient. Les hémorroïdes ne se compliquent pas en cancer, mais elles occasionnent une gêne difficilement supportable par les patients.
Quand consulter ?
Consultez dès le moindre symptôme anal car les symptômes décrits peuvent se retrouvent dans d’autres pathologies tels les cancers de l’anus, du colon.
Comment se passe la prise en charge ?
On ne traite les hémorroïdes que lorsqu’elles sont symptomatiques. Le traitement commence par le respect des règles hygiéno-diététique :
- Il y a certains médicaments qui permettent de soulager la douleur et de tonifier les muscles au niveau de la marge anale pour éviter les prolapsus,
- Si les symptômes persistent malgré ces traitements au stade précoce, des traitements endoscopiques qui vont consister à ligaturer les hémorroïdes pourront être proposés,
- Si malgré le traitement médical, endoscopique le patient ne trouve pas satisfaction, le stade ultime c’est la chirurgie qui permet de réséquer les hémorroïdes. Mais il faut souligner qu’après une chirurgie, il y a possibilité de récidive. On peut encore développer des hémorroïdes pathologiques si on ne suit pas une certaine hygiène de vie.
Conseils à l’endroit des populations
- Devant toute douleur, tout saignement au niveau de l’anus, tout prolapsus, il faut consulter le médecin généraliste qui pourra vous orienter vers un spécialiste. Il faut lutter contre la constipation et les diarrhées importantes et surtout avoir une bonne hygiène alimentaire, consommer beaucoup de fibres, de fruits et légumes, boire beaucoup d’eau pour pouvoir régulariser le transit et éviter l’évolution vers les hémorroïdes.
Madina Belemviré
Merci
Merci docteur pour l’éclairage en faveur de cette maladie. Pour paraphraser la population qui dit que l’hemorroïde donne une faiblesse sexuelle. J’ai besoin d’éclaircissement sur ça.
La maladie hémorroïdaire en elle-même n’est pas la cause directe de troubles de la sexualité. C’est l’impact psychologique de la maladie qui sera à l’origine de la baisse de la libido et/ou de troubles érectiles
J’ai Aime vraiment