Viol des femmes et des mineurs : voici les raisons évoquées par les agresseurs

Le viol ou crime d’agression sexuelle selon certains pays, peut être défini comme l’acte par lequel une personne, aux moyens de la ruse, de la menace, de la force physique, de la contrainte psychologique ou de la surprise, contraint une autre à un acte sexuel (rapport sexuel contraint, sans consentement, attouchements sexuels forcés, baisers non désirés…). Il peut être commis par un adulte sur un adulte, un adulte sur un mineur, un mineur sur un mineur, par une figure familière (membre de la famille, ami de la famille, voisin, camarade de classe…) ou non. Qu’est-ce qui peut pousser un adulte à abuser d’un enfant ? Quel est l’impact psychologique du viol sur l’enfant ? Notre spécialiste, Dre Rasmata BAKYONO/NABALOUM, psychologue de formation, enseignante-chercheure de profession à l’Université Joseph Ki-Zerbo à Ouagadougou apporte des éclaircissements. Par ailleurs, Mme BAKYONO est également Directrice Générale du CENOU.

Rasmata BAKYONO/NABALOUM

Dans au moins 90% des cas, les viols sont commis par des hommes sur les filles ou des femmes et dans une moindre mesure sur des garçons. Le viol peut être commis par un individu ou par plusieurs (viol collectif), dans l’espace privé ou dans un lieu public. Ces dernières années, il est courant de voir dans les réseaux sociaux des images de viols collectifs commis par des mineurs sur une mineure.
- Le viol sur mineur peut durer des mois voire des années sans que l’environnement familial de l’enfant ne s’en aperçoive.
- Le viol est violent par définition mais il peut être accompagné de violences plus graves (viol et mutilations, viol et meurtre…).


Qu’est ce qui peut pousser un adulte à abuser d’un enfant ?

Une étude menée en 2007 et validée en 2008 au Burkina Faso par le Ministère de l’Action sociale et de la Solidarité Nationale et l’UNICEF, a révélé l’ampleur du phénomène en montrant que les violences sexuelles faites aux enfants sont une réalité dans toutes les provinces du pays. Les femmes et les enfants sont le plus victimes de viols.

- Des causes souvent évoquées par les agresseurs ou par le public, renvoient aux caractéristiques de la victime (le physique, les formes, l’habillement …), aux comportements (la démarche, la provocation…) aux attitudes (la posture par exemple).


Toutefois, la victime n’est jamais responsable du viol mais bien l’agresseur.


– Des facteurs comme la prise d’alcool ou de stupéfiants par l’agresseur ou des troubles psychiques sont souvent cités.
- Le viol peut être également utilisé comme une arme de guerre.
- Certains auteurs évoquent des facteurs sociaux comme la perte des valeurs (dépravation des mœurs, industrie du sexe), trop de liberté accordée à l’individu, la tolérance ou la culture du viol…


Quel peut être l’impact psychologique du viol sur l’enfant ?

Le viol a des conséquences graves sur l’individu en particulier s’il est mineur (e) et ceci à court, moyen et long terme.

« Les séquelles des abus sexuels vécus à l’enfance ou à l’adolescence se manifestent souvent à court terme par des troubles internalisés (p. ex., anxiété, dépression, somatisation), externalisés (p.ex., agressivité, opposition, comportements sexuels problématiques) ou mixtes. (…) A long terme, ces effets semblent se maintenir à l’âge adulte via une symptomatologie complexe qui s’exprime avec force au sein des relations amoureuses… » Vaillancourt-Morel M-P. & al (2014).
Le viol est un déni, une violation des droits fondamentaux de la personne aux conséquences redoutables et durables. Entre autres, nous pouvons citer :

- Le traumatisme physique (douleurs diffuse ou chronique, déchirure, troubles du sommeil …)
- Le traumatisme psychologique (état de choc, stress, angoisse, peur, sentiment de honte, sentiment de culpabilité, baisse de l’estime de soi, de la confiance en soi, amnésie, agressivité, opposition, rébellion, vol, mensonges, troubles de l’humeur, de l’attention, dépression…)
- Les risques sanitaires (IST, VIH…)
- Le risque de grossesse non désirée
- Les problèmes scolaires (difficultés ou échecs scolaires…)
- Les conséquences sociales (marginalisation, discrimination, difficulté à nouer ou à nouer durablement une relation sentimentale à l’âge adulte…)
- Les comportements à risque (addictions, multipartenaires sexuels, prostitution…)
Les tentatives de suicide, le suicide ou la mort.


Madina Belemviré

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