Schizophrénie : elle touche 15 à 20 % des patients au service de psychiatrie du CHU-YO

Premier motif de consultation et d’hospitalisation au service de psychiatrie du CHU Yalgado Ouédraogo avec une proportion variant entre 15 à 20% des patients, la schizophrénie est un ensemble de troubles mentaux d’évolution chronique invalidant et qui constitue les formes graves de la maladie mentale. Dans le contexte africain, les personnes souffrant de cette maladie sont vues comme des personnes ‘’possédés par des génies’’ et qui agissent en eux où qui les force à agir de telle ou telle manière. Qu’en est-il réellement ? Le Chef de service psychiatrique au CHU Yalgado Ouédraogo, Pr Arouna Ouédraogo nous en apprend d’avantage sur les causes et les manifestations de cette maladie.

Quelles peuvent être les causes de la schizophrénie ?

A l’heure actuelle, on ne connait pas de cause à cette maladie, mais on évoque un certain nombre de facteurs étiologiques:

– Génétiques
– Environnementaux dans certaines situations,
– Biologiques.

Comment reconnaître les symptômes de la schizophrénie ?

C’est une maladie qui peut se présenter sous des formes différentes dans ses manifestations et compte tenu du fait qu’il y a plusieurs formes, il y a bien entendu plusieurs types de manifestations. On retient que c’est une maladie qui va combiner en proportion variable trois catégories de manifestations :

– Les symptômes dit positifs. Il s’agit essentiellement des idées délirantes : c’est une croyance en des choses qui n’existent pas dans la réalité et qui souvent entraine un certain nombre de troubles du comportement parce que le sujet est persuadé que quelqu’un veut lui faire du mal. Ces idées délirantes peuvent être accompagnées d’hallucinations, c’est-à-dire le fait d’entendre des voix ou de voir des choses qui n’existent pas ;

– Les manifestations qualifiées de symptômes négatifs : le sujet va rompre avec le monde, il s’isole progressivement du reste de la famille. Cette rupture fait qu’il n’est pas en état de communiquer ni même d’être en interaction avec l’environnement, il manque de volonté à agir ;

– La dissociation qui est une sorte de rupture avec le monde : le sujet va plutôt présenter un comportement assez inhabituel, désorganisé, bizarre. Cette désorganisation peut être perçu comme problématique pour l’entourage qui va s’’en inquiéter, tout comme elle peut passer inaperçue.

Qui est le plus touché entre l’homme et la femme ?

C’est une maladie qui touche aussi bien les hommes que les femmes, mais on a pu observer des particularités en fonction du sexe.

Chez l’homme, l’âge de début de la maladie est plus précoce, ce qui fait que c’est beaucoup plus grave que chez la femme.

Les formes qui surviennent chez la femme sont souvent de bons pronostics.

Chez l’homme, on observe souvent des facteurs associés à un mauvais pronostic, et donc qui vont contribuer à la sévérité du trouble.

Madina Belemviré