Ados et VIH SIDA : les acteurs de la prise en charge demandent l’implication de tous

Depuis 2017, l’ONG Responsabilité, Espoir Vie solidarité (REVs PLUS) en partenariat avec Sidaction, met en œuvre le « Projet Ado ». Un projet basé sur le renforcement de compétences des acteurs des services de santé publics, associatifs et confessionnels, intervenant dans la Prise en charge (PEC) médicale et l’accompagnement psychosocial des adolescents et jeunes infectés et ou affectés par le VIH/Sida. Suite à la 1ère phase qui a duré trois ans, une seconde phase a démarré en juin 2020. Toujours axée sur le renforcement de compétence des acteurs, cette seconde phase vise à renforcer d’avantage la collaboration avec les premiers responsables nationaux des différents pays impliqués dans la mise en œuvre du projet. D’où un atelier de partage d’expériences et de mise en réseau qui a réuni les différents acteurs ce lundi 28 février 2022 à Ouagadougou.

L’objectif de cette mise en réseau, selon Christelle Diendéré Bissinga, référent du projet Ado/REVs Plus, est de favoriser l’accès rapide et la continuité des services indispensables à la bonne prise en charge des adolescents. Cela permettra, selon elle, une meilleure circulation de l’information, d’éviter et de résoudre certains blocages dans l’accès aux soins et services.

Cette rencontre semestrielle a permis aux différents acteurs impliqués dans la prise en charge des adolescents et jeunes vivant avec le VIH/Sida, de travailler sur des échanges de pratiques et de faire des recommandations pour une meilleure intégration dans les politiques des spécificités de la PEC des adolescents et jeunes vivant avec le VIH/Sida. Les différents acteurs concernés étaient des référents nationaux, aussi bien les praticiens que les responsables de la PEC au niveau des ministères et programmes opérationnels, les laboratoires réalisant la charge virale, les pharmacies impliquées dans l’approvisionnement en Anti-retro-viraux (ARV) et autres médicaments contre les infections opportunistes, les soignants des centres de planning familial.

Christelle Diendéré Bissinga se veut rassurante quant aux résultats engrangés aux termes de la mise en œuvre de la première phase du projet et la seconde phase qui est en cours. « A ce jour, les adolescents et jeunes vivant avec le VIH/Sida, interviennent activement dans la définition et la mise en œuvre des soins et l’accompagnement de leurs pairs y compris l’accès aux services de santé sexuelle et de la reproduction », précise-t-elle.

Pour la suite, le projet entend structurer les adolescents et jeunes, la stratégie de la pair éducation au sein des associations partenaires et du réseau « Grandir ensemble » et assurer leur encadrement continu. C’est en ce sens d’ailleurs que les pairs éducateurs et des adolescents et jeunes porteurs du VIH ont pu bénéficier de plusieurs modules de formations dans le domaine de la PEC et qui se poursuivront selon Mme Bissinga.

Lesquels modules ont été validés par les autorités sanitaires du Burkina.
Toute chose qui réjouit le Dr Abdoulaye Guiré, Coordonnateur du Programme Sectoriel Santé de Lutte contre le Sida et les IST (PSSLS-IST) : « Pendant longtemps, le VIH/Sida a focalisé les attentions sur les adultes mais avec l’implication des uns et des autres et surtout avec l’ONG REVs Plus qui étend ses actions un peu partout, on commence à parler de plus en plus de ces aspects de la prise en charge des adolescents et les jeunes. Même si nous devons travailler davantage, je puis dire que les résultats sont satisfaisants. Nous sommes sur une bonne lancée et les gens en tiennent compte. »

Toutefois, il a été constaté que le projet ne finance aucune activité de lutte pour accompagner les différentes structures alors que lorsqu’on fait la prise en charge médicale, il faut nécessairement associer la prise en charge psychosociale qui nécessite des activités de groupes. Le projet, selon Mme Bissinga est aussi limité financièrement. Ce qui ne permet pas de faire des formations dans toutes les zones où il y a la prise en charge. A cela s’ajoute la mobilité du personnel soignant.

En conclusion, les participants disent avoir retenu que le « projet Ado » a permis de toucher du doigt les réalités qui existent dans les pays en matière de la prise en charge des adolescents et jeunes. Et que cette frange de la population est un peu oubliée car longtemps, l’on a pensé aux adultes et aux enfants, tout en oubliant que les enfants ont grandi et que leurs besoins doivent être plus adaptés et que leur vie a autant de valeur que celle des autres enfants. Il est donc primordial que des actions plus spécifiques soient mises en place pour assurer leur plein épanouissement et leur intégration dans leur vie future.

Abel Kouakou

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