Changement climatique : vers une accentuation des maladies hydriques

Le stress hydrique causé par le changement climatique affecte la santé de diverses manières dans la sous région. Une étude menée par le Water Research Institute (WRI) du Ghana alerte sur les maladies hydriques causées par le Cryptosporidium.

Le climat menace de partout, et il faut s’attendre à une augmentation de l’incidence de certaines maladies sensibles. Celles causées par le Cryptosporidium sont à suivre de près. « Les animaux domestiques servent de réservoirs potentiels de transmission zoonotique de la cryptosporidiose », confient les chercheurs du Water Research Institute aux participants du Stage de Journalisme sur le changement climatique le 27 janvier 2023 lors d’une visite.

En effet, le cryptosporidium est un pathogène protozoaire entérique omniprésent qui infecte les humains, les animaux domestiques et la faune sauvage dans le monde entier. C’est un agent pathogène d’origine hydrique avec un potentiel zoonotique reconnu et une cause certaine de diarrhée et de troubles nutritionnels dans les milieux institutionnels et communautaires. L’étude réalisée par le Warer Research Institute du Ghana porte sur l’épidémiologie moléculaire de Cryptosporidium spp dans la municipalité de Lower Manya Krobo. Kpong.

Kpong est une communauté de la municipalité de Lower Manya Krobo dans la région orientale du Ghana, qui est l’une des principales sources d’approvisionnement en eau d’Accra. Selon le Dr Antony Yaw Karikari, chef de recherche scientifique, l’un des défis auxquels est confronté l’approvisionnement mondial en eau potable, est la contamination par les matières fécales et le sol. Des études ont établi, à l’entendre, que de petites quantités d’oocystes, stade infectieux, peuvent provoquer des maladies chez l’homme. « Déterminer l’efficacité des procédés de traitement de l’eau et identifier les sources de contamination de ce pathogène dans nos plans d’eau est donc un enjeu de santé publique », a-t-il soutenu.

Une menace à suivre de près

Ce sont donc au total 230 échantillons qui ont été prélevés dans les communautés, soit 180 échantillons fécaux de bovins et 50 échantillons d’eau (eau du robinet et eau de puits).

Ces travaux qui interviennent dans un contexte de changement climatique ont abouti à des résultats inquiétants. Les animaux domestiques servent de réservoirs potentiels de transmission zoonotique de la cryptosporidiose.

L’analyse de ces échantillons a montré que la prévalence de Cryptosporidium dans les échantillons fécaux est estimée à 10 % (18/180) par microscopie, alors que les 50 échantillons d’eau étaient négatifs. Cependant, la PCR a donné une prévalence de Cryptosporidium de 47,8 % (86/180) pour les échantillons fécaux et de 20 % (10/50) pour les échantillons d’eau. Sur la base du gène de l’ARNr 18S, trois échantillons séquencés ont montré une forte homologie avec les espèces de C. parvum. Cryptosporidium parvum a donc été identifié par les chercheurs comme l’espèce persistante dans les communautés étudiées.  » La persistance de la cryptosporidiose chez les bovins indique sa présence dans la population humaine » a noté l’étude qui a souligné la nécessité d’envisager une approche holistique telle que One Health Strategies pour identifier et contrôler les cas chez l’homme.

Les dix participants du Stage de Journalisme sur le changement climatique organisé par la Fondation ouest africaine des médias ont posé beaucoup de questions de compréhension. C’est pour eux un challenge d’aider les populations à se préserver contre ces risques sanitaires au Bénin, au Burkina, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Ghana, au Mali, au Niger, au Nigéria et au Sénégal.

Madina Belemviré

(madinabelemvire@gmail.com)

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