Burkina Faso : « L’augmentation des prix de produits pharmaceutiques est inopportune et inacceptable », selon le Ministre de la Santé
Le Syndicat des pharmaciens du Burkina Faso a décidé de suspendre immédiatement et jusqu’à nouvel ordre la vente de médicaments génériques et de consommables médicaux de la Centrale d’Achat des médicaments Essentiels Génériques (CAMEG) dans les officines, en réaction aux actions entreprises par le gouvernement contre l’augmentation des prix de cession des produits pharmaceutiques. Dans une interview accordée à la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), le Ministre de la santé et de l’hygiène publique, Dr Robert Lucien Kargougou a indiqué qu’il est hors de question que cette augmentation unilatérale soit acceptée. Voici un extrait de la déclaration du Ministre.
« Nous avons constaté l’augmentation unilatérale des prix des spécialités pharmaceutiques au niveau des officines pharmaceutiques décidée par le Syndicat national des pharmaciens du Burkina. Cette malheureuse décision unilatérale d’augmenter les prix des spécialités pharmaceutiques ressemble à une entente anti-concurrence prohibée par les textes nationaux, de l’UEMOA et de la CEDEAO. En la matière, la Commission nationale de la concurrence et de la consommation, dont le secrétariat est abrité par le Ministère en charge du commerce et qui est multidisciplinaire intégrant l’ordre des pharmaciens, s’est saisie de la question conformément aux lois en vigueur et décidera conformément aux lois en vigueur.
Le gouvernement travaille et travaillera en toute responsabilité à faire en sorte que le pouvoir d’achat de tous les Burkinabè soit protégé. Il est hors de question que cette augmentation unilatérale soit acceptée. Elle est inacceptable, elle est inopportune et le gouvernement prendra ses responsabilités pour protéger le pouvoir d’achat des populations. Nous allons travailler à faire en sorte que nos populations, qui sont déjà largement éprouvées par le contexte actuel, aient un pouvoir d’achat qui soit protégé. Nous n’allons pas déroger à cette règle.
Nous avons pris connaissance, comme vous, à travers les réseaux sociaux, de ce communiqué du Syndicat, appelant entre autres au boycott des médicaments vendus par la CAMEG. Ceci fait suite à un exercice annuel datant depuis 2006, qui consiste en l’analyse des prix des médicaments essentiels génériques, qui permet au moyen d’un arrêté conjoint des Ministres en charge du commerce et de la santé, d’arrêter les prix des médicaments essentiels génériques. Sur ce point, le Syndicat national des pharmaciens du Burkina estime que la marge de 32% qui est retenue à leur niveau pour revendre les médicaments essentiels génériques n’est pas tenable, d’où sa sortie. Elle estime également qu’au niveau du public, cette marge est de 37%.
Mais nous pensons qu’il y a un problème de communication. Il faut que nous nous asseyions, que nous discutions, que nous échangions, pour que l’information vraie et juste puisse être partagée. Sur ce point, avec mon collègue en charge du commerce, nous allons rencontrer le Syndicat pour que nous puissions discuter de la question, mais aussi de l’augmentation du prix des spécialités médicales.
Dans le même communiqué, il est fait mention de velléités du Ministère de la santé de liquider la profession de pharmacien. Je m’inscris en faux. Il n’est pas question pour le Ministère de la santé de travailler à liquider la profession de pharmacien, car elle est essentielle pour le système de santé. Nous sommes dans une dynamique de révision des textes notamment encadrant la création, l’ouverture et l’exploitation des officines pharmaceutiques dans le seul but d’améliorer la couverture géographique du pays en officines pharmaceutiques qui est actuellement d’environ 50%.