Lutte contre les VBG : L’IRC apporte sa contribution

Dans le cadre des 16 jours d’activisme pour la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), l’International Rescue Committee (IRC) a organisé le vendredi 9 avril 2023 ,une journée de sensibilisation contre les VBG. Cette journée a réuni plusieurs organisations de femmes, de jeunes filles et également de personnes vivantes avec un handicap. L’objectif était de mettre en lumière la situation des VBG au Burkina Faso et de dégager des pistes de solutions pour une lutte efficace contre ces violences.

Les VBG sont un phénomène mondial persistant. Au Burkina Faso comme ailleurs, ce sont les femmes et les jeunes filles qui en sont les principales victimes. Selon Mahamadou Abdoulaye Diaw, directeur pays de l’IRC Burkina, les femmes, malgré leur vaillance, sont souvent marginalisées en matière d’accès à l’éducation et à la santé.

Mahamadou Abdoulaye Diaw, directeur pays de l’IRC Burkin

Cette constatation est fortement appuyée par Mme Lamoussa Georgette Nikiéma, spécialiste en santé sexuelle et reproductive, droits connexes et genre à l’IRC, qui expose des chiffres alarmants sur la complexité des VBG au Burkina Faso.

Entre janvier et septembre 2023, 4588 cas de VBG ont été recensés, dont 476 cas de violences sexuelles. La répartition par sexe de ces cas montre que 4474 concernent les femmes et les filles (3979 femmes, 495 filles), contre 114 cas pour les hommes et les garçons (95 hommes et 19 garçons). Les partenaires intimes sont responsables de 45% des cas, tandis que 28% sont attribuables aux personnes de l’entourage. Cela indique que les VBG sont largement perpétrées par des proches des victimes.

Mme Lamoussa Georgette Nikiéma, spécialiste en santé sexuelle et reproductive, droits connexes et genre à l’IRC  

Par ailleurs, l’accès à la prise en charge médicale pour les femmes victimes de viol n’est que de 20 %. Lamoussa Georgette Zerbo explique cela par divers facteurs, dont le manque d’infrastructures médicales dans certaines zones à fort défi sécuritaire et la difficulté des femmes à dénoncer les violences, surtout de la part de leur conjoint.

La question de pourquoi certaines femmes restent malgré les coups et les blessures a également été abordée. Bien que nombreuses, certaines victimes ne dénoncent pas leur conjoint et ne quittent pas la relation. Selon Ali Tao, spécialiste et psychologue, cela s’explique principalement par trois facteurs : le conditionnement et la dépendance psychologique, la manipulation et l’entreprise psychologique, ainsi que des facteurs psychologiques individuels tels que des problèmes d’estime de soi, de dépendance affective ou de peur.

Face à cette réalité, il est crucial de trouver des solutions. Cela implique la mise en place de systèmes d’accompagnement des victimes avec un soutien juridique et médical, la création de centres d’accueil et de lignes d’assistance. Mahamadou Abdoulaye Diaw relève également l’importance de la sensibilisation, soulignant que toute personne peut devenir un acteur essentiel dans cette lutte.

Abdoul Rachid SOW

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