Santé s.exuelle des jeunes : Éduquer pour prévenir et protéger

La Journée mondiale de la santé sexuelle est l’occasion de rappeler l’importance de l’éducation sexuelle pour les jeunes et les adolescents. Dans un contexte où la fécondité chez les adolescentes atteint des sommets en Afrique de l’Ouest et du Centre, il devient impératif de leur offrir des informations complètes et de qualité sur la sexualité. 

 

La puberté marque un tournant décisif dans la vie des jeunes. C’est une période où le corps change, où les hormones s’agitent, et où les interrogations sur la sexualité surgissent. Les jeunes filles et garçons commencent à se confronter à des réalités nouvelles, souvent déroutantes, qui touchent directement à leur sexualité. C’est une période d’éveil, mais aussi de vulnérabilité. Le manque d’information adéquate et l’absence de dialogue ouvert sur ces questions peuvent entraîner des conséquences graves pour leur santé et leur bien-être. Pour le Pr Charlemagne Ouédraogo, il est essentiel de comprendre que « leur bonne santé sexuelle et leur bien-être sont conditionnés par leur accès à des informations complètes et de bonne qualité sur le sexe et la sexualité. »

Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue obstétricien

Les statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sont alarmantes : chaque année, environ 21 millions de filles âgées de 15 à 19 ans tombent enceintes, et 90 % de ces grossesses se produisent dans les pays en développement. En Afrique de l’Ouest et du Centre, le taux de fécondité atteint 128 naissances pour 1000 adolescentes, un chiffre qui résulte souvent du mariage précoce et du manque d’accès à la contraception. Ces données soulignent l’urgence d’une éducation sexuelle adéquate, capable de prévenir les grossesses précoces et non désirées, tout en protégeant les jeunes des infections sexuellement transmissibles.

L’éducation sexuelle soutient le Pr Ouédraogo, ne doit pas être perçue comme un simple ajout au programme scolaire, mais comme une nécessité pour le développement sain des jeunes. Il ne s’agit pas seulement de leur enseigner les mécanismes biologiques de la reproduction, mais aussi de les accompagner dans la compréhension des enjeux émotionnels, relationnels et sociaux liés à la sexualité. L’objectif est de leur donner les outils nécessaires pour faire des choix éclairés, responsables et respectueux de leur santé.

Le Pr Charlemagne Ouédraogo insiste sur l’importance d’un environnement qui affirme et promeut la santé sexuelle des jeunes. Les parents, en tant que premiers éducateurs, doivent être encouragés à aborder ces sujets avec leurs enfants dès le plus jeune âge. Les écoles, de leur côté, ont la responsabilité d’intégrer dans leurs programmes une éducation sexuelle adaptée, en tenant compte des réalités locales et des sensibilités culturelles. Les pouvoirs publics, quant à eux, doivent garantir l’accès des jeunes à des services de santé sexuelle de qualité, accessibles, confidentiels et non discriminatoires.

Dans cette synergie d’action, les médias jouent également un rôle crucial. Ils ont le pouvoir de briser les tabous, d’informer et de sensibiliser, en diffusant des messages clairs et pertinents sur la santé sexuelle. C’est en agissant ensemble, avec cohérence et détermination, que nous pourrons véritablement protéger les jeunes et leur offrir un avenir meilleur. Le Pr Ouédraogo le rappelle avec force : « La dividende démographique ne se produira que si l’on investit suffisamment dans le capital humain. » Cela signifie qu’il est impératif d’éduquer les jeunes à une sexualité responsable, car leur bien-être aujourd’hui conditionne le développement de nos sociétés demain. Investir dans l’éducation sexuelle des jeunes, c’est investir dans leur avenir, et par extension, dans celui de nos sociétés tout entières.

Madina Belemviré

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