Dengue: Et si on arrêtait de nourrir les moustiques ?
C’est incroyable, non ? Nous passons nos journées à fuir les moustiques, à claquer des mains pour les écraser, à les chasser hors de nos maisons, et pourtant, devinez quoi ? Ce sont nos propres actions qui les nourrissent. Depuis le début de l’année jusqu’au mois d’août, le Burkina Faso a enregistré 8825 cas de dengue et 57 décès. Un chiffre qui fait froid dans le dos, mais dont la cause se trouve parfois… dans notre propre jardin.
La dengue, cette infection virale qui vous cloue au lit avec des céphalées, des douleurs insoutenables aux articulations, aux muscles, au dos, et vous coupe même l’appétit, est transmise par des moustiques. Mais pas n’importe quels moustiques : les Aedes, ces petits monstres domestiques qui trouvent refuge dans nos foyers, grâce à nos propres habitudes. Ils sont là, cachés dans les coins sombres, pondant leurs œufs dans ces flaques d’eau stagnante que vous négligez. Vous pensez à ces barriques remplies d’eau de pluie, à ces pots de fleurs laissés dehors, à ces abreuvoirs où l’eau croupit ? Ce sont des nurseries de moustiques en puissance. Vous pensez peut-être que ces petits gîtes ne sont pas dangereux, mais détrompez-vous. Vous êtes en train de préparer le terrain pour la prochaine génération de moustiques affamés.
C’est « nous-mêmes qui les élevons et c’est nous-mêmes sommes les architectes de leur prolifération. » En ville, c’est encore pire. Nous stockons de l’eau partout, souvent par précaution, mais en réalité, nous créons un paradis pour ces moustiques. Les gîtes larvaires artificiels sont bien plus nombreux en milieu urbain qu’en milieu rural, et c’est là que le danger se cache.
Mais attendez, ce n’est pas tout. La dengue n’est pas qu’une simple fièvre avec quelques douleurs. Non. Elle peut provoquer des saignements graves, et si vous avez la mauvaise idée de prendre des anti-inflammatoires en pensant calmer la douleur, vous ne ferez qu’aggraver les choses. Imaginez-vous être cloué au lit, incapable de bouger, tout en sachant que c’est peut-être cette petite flaque d’eau oubliée qui vous a mis dans cet état. Alors, que faire ? C’est simple. Déclarez la guerre aux moustiques ! Éliminez les eaux stagnantes autour de votre maison. Jetez ces vieux pneus, videz les pots de fleurs, couvrez vos réservoirs d’eau. Et surtout, adoptez les bonnes habitudes : dormez sous une moustiquaire, utilisez des répulsifs, portez des vêtements longs, et au moindre signe de la dengue, courez consulter un médecin.
Vous ne voulez pas être responsable de l’élevage de ces moustiques tueurs, n’est-ce pas ? Alors, agissez maintenant. La dengue est une bataille que nous pouvons gagner, mais seulement si nous réalisons que l’ennemi est souvent créé par nos propres actions. En somme, arrêtez de nourrir les moustiques, et vous arrêterez de nourrir la dengue. Prenez conscience de votre rôle, et protégez-vous, ainsi que ceux que vous aimez.
Madina Belemviré
