Quand le froid déclenche des crises : Comprendre la drépanocytose en hiver 

La saison hivernale apporte ses frissons, mais pour les personnes atteintes de drépanocytose, elle réserve des défis bien plus importants. Cette maladie génétique, qui touche de nombreux individus dans le monde, repose sur la présence d’une hémoglobine anormale l’hémoglobine S qui rend le sang particulièrement vulnérable aux variations de température. Dr Raïssa Sonia Sawadogo/Somé, hématologue au CHU Yalgado Ouédraogo, éclaire sur les raisons pour lesquelles le froid peut transformer l’hiver en saison de douleur pour les drépanocytaires.

Dr Raïssa Sonia Sawadogo/Somé, medecin hématologue

Le froid, en effet, est l’un des déclencheurs majeurs de ce que l’on appelle la « crise vaso-occlusive » ou, plus communément, crise drépanocytaire. Selon Dr Sawadogo/Somé, cette réaction est causée par un phénomène de vasoconstriction  un rétrécissement des vaisseaux sanguins qui survient quand on frissonne pour garder la chaleur. Pour les drépanocytaires, cette vasoconstriction réduit le passage du sang dans les vaisseaux, empêchant les globules rouges de circuler efficacement et de transporter suffisamment d’oxygène. Ces globules deviennent rigides et prennent la forme d’une faucille, formant des bouchons qui bloquent le passage du sang. Ce processus mène à une douleur intense dans les os et les articulations, véritable urgence médicale qui nécessite une prise en charge immédiate.

Durant l’hiver, le service d’hématologie de Dr Sawadogo/Somé reçoit un nombre alarmant de patients en crise drépanocytaire. « Sur 10 patients que nous recevons en cette saison, 7 à 8 sont des drépanocytaires », rapporte-t-elle. Ces visites sont souvent marquées par des complications, car de nombreux patients ne consultent qu’en situation de crise, alors qu’un suivi régulier pourrait prévenir certaines exacerbations.

Pour prévenir ces crises, le spécialiste conseille aux drépanocytaires de prendre de sérieuses précautions contre le froid. « Il est important de toujours rester bien au chaud : porter des pulls, des pantalons, des chaussettes, et même des gants si nécessaire. » Les douches tièdes sont également préconisées, de préférence en journée, lorsque le soleil est présent, car même une douche matinale à l’eau chaude peut suffire à déclencher une crise douloureuse.

En somme, la drépanocytose et l’hiver ne font pas bon ménage. Cette période exige une vigilance accrue, car la crise vaso-occlusive guette au moindre frisson. Le conseil de Dr Sawadogo/Somé aux drépanocytaires est simple : se prémunir contre le froid pour éviter d’entrer dans un cycle de douleur difficile à briser.

Madina Belemviré

 

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