À 23 ans, enceinte et face au cancer du sein : le combat d’une jeune mère
C’était l’année dernière, elle avait 23 ans. Aujourd’hui, elle en a 24, un fils en pleine santé et une histoire qui pourrait sauver des vies. Enceinte de quatre mois, une échographie mammaire bouleverse sa vie. On lui détecte une boule dans le sein : un cancer. Oui, à 23 ans. Elle veut maintenant dire à toutes les femmes que le dépistage précoce peut tout changer.
Lorsqu’elle franchit la porte de l’hôpital, cette future maman ne s’attend à rien d’extraordinaire. Elle vient pour une échographie obstétricale classique, comme toutes les femmes enceintes soucieuses du bien-être de leur bébé. Mais ce jour-là, son médecin décide d’aller plus loin. Après l’échographie fœtale, il prescrit une échographie mammaire. Ce geste, en apparence anodin, va transformer son destin.
« Nous avons découvert une boule suspecte, » raconte le Dr Ézéchiel Sebgo, médecin radiologue. Immédiatement, Dr Sebgo préconise de lui faire une microbiopsie mammaire échoguidée, un geste interventionnel par guidage échographique qui consiste à prélever des échantillons de la masse sous anesthésie locale.
« Le résultat final après analyse anatomopathologique des échantillons de la microbiopsie mammaire échoguidée a confirmé qu’il s’agissait d’un cancer du sein, mais détecté à un stade précoce. »
Le diagnostic est un choc. À 23 ans, on se sent invincible, bien loin de penser au cancer. « Je pleurais, je ne savais pas si j’allais m’en sortir, » confie-t-elle. Mais rapidement, elle reprend courage. Elle informe son mari et suit les consignes du Dr Sebgo, qui la dirige vers le médecin chirurgien oncologue. Son courage, combiné à la détection précoce, ouvre la voie à une prise en charge rapide.
À sept mois de grossesse, elle subit une intervention chirurgicale, préparée avec soin et après des échanges approfondis avec l’équipe médicale. Malgré l’angoisse, l’opération est un succès. Quelques semaines plus tard, elle donne naissance à un petit garçon en pleine santé.
Aujourd’hui, son fils a un an et trois mois. Pour le Dr Sebgo, son histoire est un rappel. « Le cancer du sein peut toucher n’importe qui, même les très jeunes. Et bien que la grossesse aggrave généralement ce type de pathologie, dans ce cas précis, la détection précoce a tout changé. »
Le médecin insiste sur l’importance de l’autopalpation. « Chaque femme devrait pratiquer l’autopalpation une fois par mois, deux ou trois jours après ses règles. Et à la moindre anomalie, il faut consulter sans tarder. » Le témoignage de cette jeune femme est une véritable leçon. Le cancer du sein n’a pas d’âge. Une petite boule, si insignifiante soit-elle, peut être le premier signe d’un combat. Mais avec un dépistage précoce et des soins adaptés, il est possible de vaincre et de continuer à vivre, avec un avenir rempli de promesses.
Madina Belemviré