Allaitement maternel : Les défis chez les mères séropositives

Dans le développement  d’un nourrisson, le rôle de l’allaitement maternel est indéniable. Selon le Dr Gislaine Yaméogo Sawadogo, médecin pédiatre, l’allaitement maternel constitue le premier aliment de l’enfant, lui fournissant tous les éléments essentiels à sa croissance, tels que l’eau, les protéines, les lipides, les anticorps, et les vitamines.  nourrisson.

L’allaitement maternel est un capital précieux qui stimule à la fois le développement physique et intellectuel. Pourtant, malgré ses nombreux bienfaits, il peut présenter des risques pour les nourrissons nés de mères séropositives au VIH. Le Dr Yaméogo,souligne que le virus du VIH peut être transmis à travers le lait maternel,  par le biais de plaies présentes dans la bouche de l’enfant ou sur les mamelons de la mère, lors de l’allaitement. D’où l’importance de prendre des mesures de précaution dans de tels cas.

Pour minimiser le risque de transmission du VIH de la mère à l’enfant pendant l’allaitement, plusieurs options sont disponibles.

« Dès le dépistage de la séropositivité chez une femme enceinte, une mise sous traitement antirétroviral est recommandée. Ce traitement protège la mère pendant l’accouchement et réduit considérablement la charge virale, limitant ainsi le risque de transmission au nourrisson pendant l’allaitement. »

Toutefois, même avec un traitement antirétroviral, le risque de transmission persiste si des lésions sont présentes dans la bouche de l’enfant ou sur les mamelons de la mère. Un suivi médical régulier est donc essentiel pour détecter et traiter toutes les complications éventuelles. « Dans notre contexte, dès qu’une femme enceinte est séropositive et décide d’opter pour l’allaitement maternel, on va encore accompagner l’enfant les premiers jours en le mettant sous traitement antirétroviral offrant ainsi une double sécurité contre la transmission du VIH. », a-t-elle indiqué.

Une communication ouverte et honnête entre la mère et les professionnels de santé est également recommandée. Trop souvent, la stigmatisation entourant le VIH empêche les femmes de divulguer leur statut sérologique, ce qui peut compromettre la santé de l’enfant. Le Dr Sawadogo insiste sur l’importance de la confiance mutuelle :

« Il faut vraiment encourager les femmes enceintes porteuses du VIH à se confier à un agent de santé en les rassurant que nous avons le devoir et l’obligation de garder leur secret pour pouvoir les accompagner dans leur prise de décision pour l’allaitement de leur bébé. »

En fin de compte, encourager les femmes enceintes porteuses du VIH à se confier à un professionnel de santé qualifié est essentiel pour garantir leur accès à des soins adaptés et pour réduire le risque de transmission du VIH à leur enfant. La confidentialité et le soutien sans jugement doivent être au cœur de toute démarche visant à accompagner ces femmes dans leur parcours de maternité.

Madina Belemviré

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