Condylomes : que faire quand on a des boutons méconnus sur le sexe ?
Les condylomes sont des infections sexuellement transmissibles (IST) qui dans leur évolution classique, se manifestent habituellement par l’extension des lésions en taille et en nombre, entraînant une gêne physique et psychologique importante. Le préservatif ne protège pas toujours contre cette IST puisque les lésions peuvent se situer dans des endroits qu’il ne couvre pas. Quand est-ce qu’il faut consulter ? Quelles peuvent être les complications ? Quel traitement pour ces infections ? Dermato-vénérologue, Lidwine Traoré/Sanou exerçant à la clinique de l’Office de santé des travailleurs (OST) apporte des éléments de réponse.
Quelles peuvent être les complications ?
La principale complication est l’apparition de cancers dont le principal est le cancer du col de l’utérus chez la femme.
Des cancers de la vulve, de l’anus, du rectum, du pénis ou parfois de la gorge ont été observés chez des patients contaminés par les HPV à haut risque oncogène.
Quand faut-il consulter ?
Toute lésion sur le sexe n’est pas forcément un condylome. Mais dès que nous observons une apparition anormale de tache, de bouton ou toute autre lésion, nous devons impérativement consulter afin de permettre un bon diagnostic. Prise en charge très tôt, le risque de développer un cancer reste faible. Si le cancer est découvert assez tôt, les chances de guérir sont plus élevées.
Comment se passe la prise en charge ?
Après le diagnostic de la maladie :
Il faut rechercher d’autres IST associées (syphilis, hépatite virale B, chlamydiose, VIH…
Il faut encourager l’examen du ou des partenaires à la recherche de condylomes afin de briser la chaine de contamination.
Les traitements des condylomes visent à faire disparaître les lésions. Il n’existe pas de traitement curatif avec des comprimés ou des injections. Plusieurs modes de traitement sont possibles:
– Des traitements chimiques : ici on utilise des crèmes ou des liquides appliqués localement pour détruire les lésions,
– Des traitements physiques et chirurgicaux : par électrocoagulation (traitement par la chaleur) ou cryothérapie (traitement par le froid).
– Il existe également le traitement par le laser.
Toutefois, il existe actuellement un vaccin contre le HPV. Il est disponible dans notre pays et doit être administré en 2 doses entre 09 et 14 ans avant le 1er rapport sexuel ou dans la 1ere année d’activité sexuelle chez la fille comme chez le garçon. Ce vaccin sera bientôt intégré à la vaccination de routine au Burkina Faso.
Des conseils à l’endroit des populations ?
– Toujours utiliser des préservatifs lors des rapports sexuels à risque,
– Toujours consulter en cas de lésion suspecte sur les organes génitaux même si elle ne gratte pas et ne fait pas mal.
– Se faire soigner sans attendre et protéger son ou ses partenaires.
– Toute femme en activité sexuelle à partir de 25 ans doit systématiquement faire le dépistage du cancer du col de l’utérus.
– Encourager les parents à faire vacciner les enfants contre les infections à HPV.
Madina Belemviré
Quel crème ou produit peut être recommandé en cas de boutons sur le vagin