Genou : 7% des patients des urgences traumatologiques présentaient des lésions traumatiques CHU-YO

La grande famille des médecins s’est agrandi avec l’arrivée de Dr Soumaïla Traoré qui a brillament soutenu sa thèse de doctorat le 15 juillet 2021, à l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé de l’Université Joseph Ki-Zerbo, sous le thème : « Lésions traumatiques du genou des patients reçus au cours de l’année au CHU Yalgado Ouédraogo ». Une présentation qui a séduit le jury et qui lui a valu la mention ‘’Très honorable’’.

Le genou est une partie du corps très exposé lors des accidents de la circulation routière (ACR). La preuve, dans le service des urgences traumatologiques de l’hôpital Yalgado Ouédraogo, la fréquence des lésions traumatiques du genou est d’environ 7% des patients reçus en 2019. Des patients de sexe masculin et en majorité jeune avec un âge variant entre 13-77 ans.

Un simple accrochage, soutient Dr Traoré, peut entraîner des lésions graves au niveau du genou. « Souvent la douleur n’est pas trop intense ou s’estompe facilement après administration d’un antidouleur. Ce qui fait que le patient n’est pas inquiet», a-t-il souligné.

En ce qui concerne les circonstances de survenue de ces accidents, « nous avons noté des circonstances allant d’une simple chute à un accident de la circulation routière à très haute énergie. Il y’avait notamment les accidents domestiques, les accidents de travail, les accidents de sport, les chutes et surtout les accidents de la circulation routière ».

Selon les explications de Dr Traoré, les accidents domestiques et les chutes étaient l’apanage des vielles personnes. « Ces patients ont déjà des os affaiblis par l’âge et donc une simple chute sur le genou peut entraîner une fracture ou une entorse du genou », a-t-il indiqué.
Les accidents de sport et les accidents de la circulation routière étaient quant à eux, l’apanage des jeunes.

Mais, a relevé Dr Traoré, de nombreux patients sont sortis contre avis médical pour se faire prendre en charge chez les rebouteux. Ceci pour des raisons d’ordre traditionnel.

« Beaucoup de patients ou accompagnants de patients n’ont pas confiance à la médecine conventionnelle. Ils ont peur quand on leur parle de Bloc (prise en charge chirurgicale) ou de plâtre. D’autres même disent que si le patient fait l’intervention, il ne va pas marcher vite pourtant s’il part chez le rebouteux, il marchera après deux semaines de massage », a-t-il souligné. Vu que les fractures autour du genou sont généralement fermées (pas de plaies), les patients ne voient pas la gravité et minimisent la lésion. Ce type de patient, à entendre Dr Soumaïla Traoré, ne vient à l’hôpital que pour réaliser une radio et refuse souvent les premiers soins notamment la voie veineuse, la perfusion de sérum et d’antidouleur.

En plus des raisons traditionnelles, l’impétrant a évoqué des raisons d’ordre économique. « Certaines familles n’ont pas les moyens de se prendre en charge dans nos hôpitaux. Même pour réaliser des radios ou pour payer les premiers soins, c’est compliqué pour eux. Donc logiquement ces personnes iront se faire soigner chez les rebouteux », foi du jeune médecin.

Toute chose qui n’est pas sans conséquences. Pour Dr Traoré, cela peut engendrer de nombreuses conséquences qui peuvent être lointaines comme la formation d’un calvicieux. Il s’agit d’une fracture qui se consolide dans une mauvaise position.

Aussi, précise-t-il, ces patients peuvent avoir des pseudarthroses, c’est-à-dire, une absence de consolidation de la fracture après six (6) mois et d’autres complications à long terme comme la raideur du genou (qui est très fréquente) et la gonarthrose (arthrose du genou).

Egalement, poursuit-il, il y a d’autres complications précoces comme le syndrome de loge qui est un syndrome très douloureux lié à une pression dans les compartiments musculaires entraînant une absence ou une diminution de sang dans le membre en question.

A cela, s’ajoutent les infections qui ne sont pas aussi à négliger, notamment lors des fractures ouvertes. « Des patients reviennent souvent avec des infections de l’articulation du genou (arthrite du genou) ou des infections osseuses (ostéites). Toutes ces infections sont des Urgences chirurgicales qui sans une prise en charge rapide, aboutissent à un traitement radical qu’est l’amputation », a-t-il prévenu.

Madina Belemviré 

Encadré

Directeur de thèse

Pr Ag Mamoudou SAWADOGO

Président de jury

Pr Songahir Christophe DA

Membres du jury:

Pr Ag Mamoudou SAWADOGO,

Pr Ag Papougnézambo BONKOUNGOU,

Dr Alexandre Stanislas KORSAGA

One thought on “Genou : 7% des patients des urgences traumatologiques présentaient des lésions traumatiques CHU-YO

  • 3 septembre 2021 à 22h21
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    Formidable Dr TRAORÉ et excellent boulot à toi Madina. Mes félicitations

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