L’accueil du soigné par le soignant
Je sais que nous médecins, savons déjà ces choses essentielles, mais je pense qu’un rappel, surtout provenant de notre expérience personnelle et destiné, au premier chef, à nos jeunes confrères ne ferait du mal à personne, bien au contraire.
Je veux parler de l’accueil du patient par nous, personnels soignants.
Nous devons reconnaître que nous avons des efforts à faire pour améliorer notre approche avec nos malades, surtout que ceux-ci attendent beaucoup de nous.
Le malade a d’abord besoin d’être respecté même quand il s’agit d’un enfant et la courtoisie et l’attention doivent être de rigueur dans notre démarche de soin.
Deuxièmement, il a besoin d’avoir une oreille attentive et souvent malheureusement, nous ne consacrons que peu de temps pour écouter nos patients.
Troisièmement, le contact physique est essentiel donc l’examen physique du patient, qui vient approfondir la confiance qu’il éprouve déjà, déclenchée par les deux premières étapes, lorsqu’elles ont été bien conduites.
Quatrièmement, il a besoin d’explications sur vos hypothèses diagnostiques et le pourquoi des examens que vous lui demandez de réaliser.
Cinquièmement, il importe que soient prononcées de paroles claires, franches et avec beaucoup d’empathie sur un éventuel traitement symptomatique avant la confirmation diagnostique qu’apportera les examens de laboratoires ou l’imagerie que vous auriez demandée.
Sixièmement et avant son départ, il est bon de lui dire un mot même partiel sur le pronostic de sa maladie autrement dit s’agit-il d’une maladie sans enjeu sur l’espérance de vie ou non? S’agit-il d’un mal passager ou durable? S’agit-il d’un mal qui est potentiellement handicapant ou non ?
Après ces six étapes, la septième étape serait de raccompagner votre patient par des salutations d’usage toujours dans une courtoisie sans faille, quand bien même vous êtes épuisé.
Votre malade quittera votre cabinet de consultation à moitié guéri ! À bon entendeur salut !
Pr Christian NAPON, Chef de service neurologie du CHU de Bogodogo et Professeur titulaire de neurologie à l’UFR Sciences de la santé de l’Université Joseph Ki-Zerbo.
En toute honnêteté, c’est de loin le meilleur conseil à prodiguer à nos médecins, toute spécialité confondue. Merci Docteur