Le Burkina Faso introduit le vaccin RTS,S contre le paludisme dans 27 districts sanitaires du pays
Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique du Burkina Faso a franchi une étape cruciale dans la lutte contre le paludisme en introduisant le vaccin RTS,S dans 27 districts sanitaires du pays. La vaccination de routine débutera dès demain, visant à protéger 218 000 enfants de 5 mois contre cette maladie dévastatrice.
Avant le lancement officiel, le ministère a organisé une rencontre avec les médias à Ziniaré le jeudi 25 janvier 2024 pour partager des informations sur cette initiative. La directrice de la prévention par les vaccinations, Dr Estelle Ouédraogo, a souligné que seuls les enfants nés à partir du 26 août seront éligibles, en raison de la disponibilité limitée de doses.
Le secrétaire permanent de lutte contre le paludisme, Dr Christian Bernard Sidzabda Kompaoré, a assuré que chaque enfant recevra trois doses avant la saison de haute transmission, offrant une protection maximale. De plus, une quatrième dose de rappel sera administrée à 15 mois. Il a également souligné que le vaccin est entièrement gratuit, pris en charge par l’État burkinabè et Gavi, garantissant l’accessibilité à tous.
Cependant, cette introduction n’est pas nationale mais concerne spécifiquement 27 districts sanitaires, sélectionnés en fonction de l’incidence du paludisme. Dr Dramane Sawadogo a expliqué que la production limitée du vaccin a contraint le pays à recevoir 878 000 doses au lieu du million initialement prévu. Les districts ont été choisis en conséquence, mais une seconde phase est prévue pour inclure les 33 districts restants.
Concernant l’efficacité du vaccin, Dr Ines Evelyne Da de l’ONG JHpiego a rassuré les populations en se basant sur des études menées au Kenya, au Ghana et au Malawi. Ces études ont démontré selon elle, une réduction d’au moins 30% du nombre d’épisodes de paludisme et de la mortalité infantile. Le vaccin offre ainsi une protection significative contre les formes graves de la maladie.
Le secrétaire permanent de lutte contre le paludisme a salué l’introduction du vaccin comme une « bouffée d’oxygène » pour renforcer l’arsenal du Burkina Faso contre le paludisme. Il a toutefois souligné que cette stratégie complète d’autres mesures existantes pour lutter efficacement contre cette maladie, responsable de près de 4000 décès d’enfants chaque année au Burkina Faso.
Madina Belemviré