L’insomnie : Quand le sommeil joue à cache-cache avec nos nuits

L’insomnie, ce trouble qui gâche nos nuits et s’invite dans nos journées, touche près d’un adulte sur trois. Entre réveils en pleine nuit, réveil trop matinal et sommeil peu réparateur, les formes d’insomnie sont multiples et leurs conséquences bien réelles. Mais pourquoi ce mal est-il si répandu, et comment peut-on retrouver des nuits sereines ?

Dr Dominique Zida, spécialiste du sommeil

Vous tournez, vous retournez, les heures passent, et le sommeil…, toujours aux abonnés absents. Ce n’est pas un coup de fatigue passager, mais bien un problème d’insomnie. Selon le Dr Dominique Zida, spécialiste du sommeil, l’insomnie, c’est plus qu’un manque de sommeil. C’est cette sensation désagréable d’un repos trop court, haché ou tout simplement inefficace. Et il faut dire qu’elle ne fait pas les choses à moitié : chez un tiers des adultes, elle se manifeste au moins trois fois par semaine et persiste souvent plus de trois mois.

Les femmes et les seniors sont les plus touchés selon le médecin du sommeil, mais les causes de l’insomnie sont aussi nombreuses que variées. Parfois, c’est une mauvaise habitude qui la nourrit : café ou alcool le soir, écran en mode marathon nocturne, horaires de coucher irréguliers, ou même des siestes prolongées. À d’autres moments, elle se manifeste après des nuits perturbées par des douleurs physiques, des apnées, un stress persistant, voire des troubles de l’humeur comme l’anxiété et la dépression.  Des conditions socio-économiques, des soucis financiers ou des environnements bruyants peuvent aussi jouer un rôle. Par ailleurs, l’insomnie peut être liée à des causes médicales : douleurs chroniques (ostéo-articulaires, gastro-intestinales), problèmes cardiaques, troubles respiratoires (comme les apnées du sommeil), reflux gastro-œsophagiens, problèmes urinaires et maladies neurologiques et le syndrome des jambes sans repos. De plus, certains médicaments et substances psychoactives fragmentent le sommeil, ne laissant que des phases légères de repos.

L’insomnie se décline en plusieurs versions : certaines peinent à s’endormir (dans 35 à 60 % des cas), d’autres se réveillent sans arrêt en pleine nuit (50 à 70 %), et il y a ceux qui, dès 4 ou 5 heures du matin, sont déjà debout, sans espoir de retrouver le sommeil. Sans oublier ceux qui, bien qu’ils dorment, ont l’impression d’avoir passé une nuit blanche.

Les conséquences de l’insomnie s’étendent bien au-delà de la nuit de l’avis de Dr Zida. Dans la journée, elle entraîne fatigue, troubles de l’attention, baisse de la mémoire et de la concentration, irritabilité, manque de motivation et difficultés relationnelles. Les insomniaques peuvent même être plus sujets aux accidents et aux erreurs de jugement. Ce malaise général est souvent accompagné de préoccupations anxieuses concernant le sommeil, ce qui ne fait qu’accentuer le problème. On a beau compenser par du café ou des stimulants, rien ne remplace les bénéfices d’un vrai sommeil réparateur.

Alors, comment rompre ce cycle infernal ? Les experts recommandent de prendre soin de son « hygiène du sommeil » : éviter les stimulants et les écrans avant de dormir, maintenir des heures de coucher et de lever régulières, et réduire les siestes trop longues dans la journée. L’objectif est de restaurer un équilibre entre jour et nuit, pour que le sommeil devienne, enfin, un allié et non plus un adversaire.

Madina Belemviré

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