Lutte contre le paludisme: Une campagne de distribution de moustiquaires imprégnées prévue se dérouler dans les mois de juillet à août
Dans le cadre de l’initiative « Zéro Palu : Je m’engage », le Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique et le Programme National de Lutte contre le Paludisme en collaboration avec Speak UP Africa a organisé ce mercredi 29 juin 2022, une rencontre avec les hommes de média à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre est non seulement de faire part aux acteurs de la presse de la situation difficile de la maladie du paludisme au Burkina, mais aussi de présenter la stratégie nationale de lutte contre la maladie « dont le but est de contribuer à l’amélioration de l’état de santé de la population en réduisant le fardeau du paludisme d’ici à fin 2025 ».
Le paludisme est une maladie grave causée par la piqûre de l’anophèle femelle infecté. Cette maladie est particulièrement dangereuse pour les personnes vulnérables comme les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.
Selon l’OMS, 241 millions de cas dont 627.000 décès ont été enregistrés dans le monde en 2020. De tous les continents du monde, c’est l’Afrique est la plus touchée. Toujours selon l’OMS, l’Afrique à elle seule a enregistré en 2020, 228 millions de cas soit 95 % de taux mondial. Parmi ces cas, 602 000 décès dont 80 % d’enfants de moins de 5 ans ont été dénombrés.
Le Burkina Faso est l’un des pays les plus touché par la maladie. Selon Dr Gauthier Tougri, Coordonnateur du Programme National de lutte contre le Paludisme (PNLP), « le paludisme est le premier motif d’hospitalisation enregistré dans les centres hospitaliers du pays et est la première cause de décès chez les enfants de moins de cinq (5) ans. »
En 2021 par exemple, le pays a enregistré, plus de 12 millions de cas dont 4.867.506 cas chez les enfants de moins de 5 ans (40 %). Parmi ces cas, 4 370 décès ont été enregistrés dont 2930 décès d’enfants de moins de 5 ans soit 67 % du nombre de total décès.
L’ensemble de ces chiffres est très grave surtout chez les enfants de moins de cinq car un enfant mourait toutes les deux heures du paludisme au Burkina en 2021. Pourtant, cette maladie est loin d’être une fatalité.
Selon Roukiatou Ouédraogo, Coordinatrice nationale de Speak Up Africa, le paludisme peut être combattu voire éliminée.
« C’est tous ensemble que nous y parviendrons »
Gagner contre le paludisme est loin d’être une utopie. Entre 2000 et 2020, l’élimination du paludisme a été officiellement certifiée par l’OMS dans 10 pays à savoir : les Émirats Arabes Unis (2007), le Maroc (2010), le Turkménistan (2010), l’Arménie (2011), le Kirghizistan (2016), Sri Lanka (2016), l’Ouzbékistan (2018), le Paraguay (2018), l’Argentine (2019) et l’Algérie (2019).
Dans l’optique de « contribuer à l’amélioration de l’état de santé de la population en réduisant le fardeau du paludisme », le Burkina Faso s’est doté d’une stratégie nationale de lutte 2021-2025. Cette stratégie va consister :
Au renforcement du diagnostic du paludisme au niveau communautaire et des Formations Sanitaires pour la prise en charge.
A la distribution de routine de MILDA (Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide à Longue Durée d’Action) aux groupes vulnérables, TPI (traitement Préventif Intermittent) chez les femmes enceintes, et la chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants. A cet effet, une campagne de distribution de moustiquaires imprégnées est prévue se dérouler dans les mois de juillet à août 2022. Elle va conserver toutes les régions du Burkina.
La lutte anti vectorielle et plus précisément la Pulvérisation intra- domiciliaire (PID), la lutte anti-larvaire, et la gestion de la résistance des vecteurs aux insecticides.
Au renforcement de la communication pour le changement social et comportemental.
Aussi un vaccin contre le paludisme pourrait être très prochainement envisagé.
Pour finir, Roukiatou Ouédraogo a attiré l’attention des hommes de médias sur la nécessité d’accompagner la population à adopter de bonnes attitudes, car selon elle, c’est « ensemble que nous viendrons à bout de cette pandémie ».
Rachid So