Mpox : Le Burkina Faso en alerte maximale face à la menace

Alors que la variole du singe (Mpox) est déclarée urgence de santé publique internationale, le Burkina Faso reste pour l’instant épargné. Aucun cas confirmé n’a été recensé dans le pays, mais les autorités sanitaires restent sur le qui-vive, renforçant la surveillance et sensibilisant la population aux mesures de prévention. Dans un contexte mondial de propagation rapide, le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) intensifie ses efforts pour protéger la nation contre cette menace émergente.

Dr Watton Rodrigue Diao, Directeur technique du CORUS

À ce jour, aucun cas confirmé de Mpox n’a été détecté au Burkina Faso. Toutefois, le système de surveillance a permis d’identifier 12 cas suspects. Ces patients ont été pris en charge cliniquement et des prélèvements ont été envoyés au Laboratoire national des fièvres hémorragiques virales pour confirmation. Face à cette situation, le Burkina Faso a pris des mesures proactives. Le CORUS a émis une notification d’alerte à l’ensemble du système de santé afin de renforcer la surveillance et de préparer la riposte.

« Dès que nous avons été informés de la situation, nous avons renforcé notre système de surveillance. Nous avons également formé le personnel de santé, tant dans le secteur public que privé, pour qu’ils soient prêts à détecter et à gérer les cas suspects« , a expliqué le Dr Watton Rodrigue Diao, Directeur technique du CORUS.

Le Mpox, anciennement connu sous le nom de variole du singe, est une maladie infectieuse causée par le virus Monkeypox. Elle se manifeste par une fièvre accompagnée d’une éruption cutanée qui commence généralement au niveau de la tête avant de s’étendre au tronc et aux membres inférieurs. Les symptômes incluent des maux de tête, des douleurs abdominales, une fatigue intense, des douleurs dorsales, des nausées et des vomissements. Un signe distinctif de cette maladie est le gonflement des ganglions lymphatiques, visible au niveau du cou, des aisselles et du pli inguinal.

Le 13 août 2024, Africa CDC a déclaré la variole du singe comme une urgence de santé publique de sécurité continentale. Le lendemain, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a suivi en la qualifiant d’urgence de santé publique de portée internationale. Ces déclarations soulignent la dangerosité de cette maladie, qui continue de se propager à travers le monde. Plusieurs milliers de cas ont été enregistrés, l’Afrique étant le continent le plus touché avec plus de 55 % des cas. Depuis le mois dernier, des cas positifs ont été enregistrés en Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire, qui a signalé deux cas suspects début août.

Pour mieux informer la population, le CORUS a organisé une session de débriefing pour les médias le 28 août 2024. Le Dr Diao a souligné l’importance de la communication avec la population. « Nous devons renforcer la sensibilisation et l’engagement communautaire. Les gens doivent faire confiance à notre système de santé et savoir comment se protéger« , a-t-il insisté. Les citoyens sont encouragés à signaler tout symptôme suspect en appelant le numéro gratuit 3535 ou en se rendant dans le centre de santé le plus proche. Il est également recommandé d’éviter la manipulation d’animaux malades, de bien cuire les aliments, de se laver régulièrement les mains et de porter un masque pour prévenir la transmission par gouttelettes respiratoires. Les rapports sexuels à risque doivent être protégés par des préservatifs, car il existe une possibilité de transmission sexuelle de la maladie.

Abdoul Rachid Sow

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