La lombalgie chronique primaire, caractérisée par une douleur de plus de trois mois sans cause sous-jacente, représente au moins 90 % des cas. Les nouvelles lignes directrices se concentrent spécifiquement sur cette catégorie.
Le Dr Bruce Aylward de l’OMS souligne l’importance cruciale de la gestion des lombalgies pour atteindre une couverture sanitaire universelle. « Les pays peuvent s’attaquer à ce problème omniprésent en intégrant des interventions clés et réalisables dans leurs approches des soins de santé primaires« , déclare-t-il.
Les interventions recommandées par l’OMS pour la lombalgie primaire chronique sont principalement non chirurgicales. Elles comprennent des programmes d’éducation visant à renforcer les connaissances en autogestion de la santé, des programmes d’exercices, des thérapies physiques telles que la thérapie manipulative de la colonne vertébrale, des massages, des thérapies psychologiques comme la thérapie cognitivo-comportementale, et l’utilisation de médicaments tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Les lignes directrices mettent l’accent sur des soins holistiques, centrés sur la personne, équitables, non stigmatisants et coordonnés. Elles recommandent une approche adaptée à tous les facteurs physiques, psychologiques et sociaux influençant l’expérience de la lombalgie primaire chronique. L’OMS souligne la nécessité d’interventions multiples pour traiter de manière globale la lombalgie plutôt que des approches isolées.
Parallèlement, l’OMS déconseille 14 interventions, dont l’utilisation d’orthèses lombaires, de ceintures et/ou de supports, certaines thérapies physiques comme la traction, et certains médicaments, notamment les analgésiques opioïdes, en raison des risques potentiels qui pourraient probablement dépasser les avantages.
Alors que les lombalgies touchent la vie quotidienne de la plupart des gens, les directives de l’OMS rappellent que la majorité des lignes directrices cliniques ont été élaborées dans des pays à revenus élevés. La mise en œuvre efficace de ces recommandations nécessitera des efforts pour rendre les interventions accessibles dans le cadre de la couverture sanitaire universelle, tout en mettant fin à certaines pratiques courantes. La diffusion de messages de santé publique, le renforcement des capacités de la main-d’œuvre médicale, et l’adaptation des normes de soins seront cruciaux pour le succès de cette transition vers une gestion plus efficace des lombalgies chroniques.
Madina Belemviré