Occlusion intestinale : Elle peut entrainer la mort du patient en l’absence de prise en charge précoce

Définie comme un arrêt complet et persistant des matières et des gaz qui sont contenus dans les intestins, l’occlusion intestinale peut survenir à tous les âges de la vie, du nouveau-né jusqu’au vieillard et constitue une urgence chirurgicale. Quelles sont les causes de cette maladie ? Pourquoi est-il important de la prendre en charge rapidement ? Que risque le patient si la prise en charge est tardive ? Médecin chirurgien général, le Dr Elie Balima réponds aux questions de Bulletin santé.


Quelles sont les causes des occlusions intestinales ?

Il y a deux grands groupes d’occlusions intestinales :
Les occlusions mécaniques qui renvoient à un certain nombre de causes :

– Les tumeurs des intestins,
– Les hernies étranglées appelées occlusions par obstruction. Par exemple, les gros fibromes chez la femme peuvent venir obstruer l’intestin et gêner le transit,
– L’excès de consommation des graines de raison par les enfants peut causer une occlusion,
– Les malformations chez le nouveau-né telle l’absence d’anus. Le nouveau-né doit émettre le méconium, c’est-à-dire les selles noirâtres à  la naissance. Généralement les parents ne se rendent compte qu’il ne l’a pas fait que lorsque le ventre est distendu. Or ça peut être lié à l’absence de l’anus. En évoluant, ça peut entrainer des invaginalisations. A l’âge adulte ce sont des hernies étranglées et à l’âge plus avancé, ça peut être lié au cancer du colon,
– Les obstructions par strangulation appelé généralement torsion de l’intestin sur lui-même: c’est assez grave parce que ça va compromettre la vitalité de l’intestin,
– Les occlusions par bride qui concernent généralement des patients qui ont déjà été opérés: cela suppose que ce sont des filets que l’on trouve dans la cavité abdominale qui peuvent lier l’intestin à la paroi ou l’intestin à un autre et cette bride peut serrer l’intestin et compromettre le transit.

Les occlusions fonctionnelles : il n’y a pas de lésions observées, mais cela va survenir dans un certain nombre de contextes :

– Après l’opération, certaines personnes n’ont pas le transit à cause de ce que l’on appelle la paralysie de l’intestin,
– Lors de certains traumatismes, notamment les traumatismes du dos avec atteinte nerveuse,
– Les personnes qui restent alitées très longtemps à cause de certaines maladies.

Mais dans notre contexte, c’est généralement la hernie étranglée, les brides intestinales, les volvulus et les strangulations qui sont fréquentes. Chez les enfants, ce sont les invaginations intestinales, c’est-à-dire les intestins qui se retournent, un segment pénètre dans un autre segment.

Comment se fait le diagnostic ?

Il est clinique. On n’a pas besoin d’un arsenal d’examens complémentaires pour mettre en évidence une occlusion. Déjà dès l’interrogatoire, on a les signes principaux qui sont évocateurs. Dans les cas difficiles ou les signes sont combinés différemment, on peut être amené à faire une radiographie, ou une échographie.

Que risque le patient s’il n’est pas pris en charge tôt ?

L’évolution de l’occlusion intestinale aiguë en l’absence de traitement se fait habituellement vers la mort dans un contexte de défaillance poly viscérale avec un état de choc irréversible et le sepsis. La guérison en dehors de traitement est exceptionnelle !

Comment se passe le traitement ?

C’est une urgence chirurgicale. Dès que le diagnostic est fait, le patient doit être pris en charge immédiatement sans délai. Le but du traitement, c’est d’abord de corriger les désordres qui ont été engendrés par l’occlusion par les moyens médicaux qui sont essentiellement la réanimation avant l’opération.

Le traitement va consister aussi à lever l’obstacle en recourant à la chirurgie. On va ouvrir l’abdomen et cela va permettre de voir la cause et de la traiter. Les modalités du traitement sont variables selon la cause.

Mais il faut savoir que chez les sujets très âgés, dans les cas de cancer, nous sommes obligés de terminer les gestes en dérivant le transit intestinal. A la fin le patient va se lever avec l’anus à ficelle, c’est-à-dire qu’on va faire en sorte que les selles sortent d’un côté et ça c’est souvent pénible.

Madina Belemviré

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