Polypes colorectaux: Tout sujet de plus de 50 ans doit réaliser une coloscopie pour un diagnostic précoce des lésions précancéreuses

Les polypes colorectaux sont des lésions dysplasiques, c’est-à-dire des tumeurs du colon ou du rectum. Il s’agit de lésions précancéreuses de la partie basse du tube digestif. Tout savoir sur cette pathologie qui peut évoluer vers le cancer du côlon si elle n’est pas diagnostiquée tôt avec notre spécialiste des troubles de l’appareil digestif, le Dr Lydie Sia Ouattara, hépato-gastroentérologue en service dans les hôpitaux Paul 6 et Schiphra.

Quels sont les différents types de polypes ?

De façon macroscopique, les polypes ont une morphologie assez proche les uns des autres. Mais une analyse microscopique appelée analyse histologique permet d’identifier deux types de polypes: les polypes hyperplasiques, c’est-à-dire les polypes qui ne se transforment pas en cancer généralement et les polypes adénomateux dont le risque de dégénérescence est très important.

Quels sont les facteurs de risque ?

– Un âge supérieur à 50 ans est un facteur de risque: la prévalence des polypes colorectaux augmente avec l’âge. Quel que soit le sexe, on court le risque de développer des polypes colorectaux après 50 ans;

– Il existe également des polypes appelés juvéniles : il s’agit de polypes colo-rectaux présents chez les enfants avec le risque d’hémorragies cataclysmiques pouvant mettre en jeu le pronostic vital ;

– Il y a également certaines pathologies génétiques source de polypes colo-rectaux: il s’agit principalement de la polypose adénomateuse familiale qui est une maladie génétique qui se manifeste par le développement de nombreux polypes tout le long du colon et même du tube digestif haut. Le risque ici c’est de développer un cancer du côlon.

Comment ils se manifestent

Généralement, les polypes colorectaux sont asymptomatiques, il n’y a pas de symptômes. Les symptômes n’apparaissent que lorsqu’il y a des complications telles que les hémorragies ou lorsqu’il y a une dégénérescence vers un cancer du côlon avec tous les symptômes qui s’y associent ;

Chez le sujet jeune, en pédiatrie, le polype va se manifester par des hémorragies lors des selles, qui vont amener les parents à consulter.

Est-ce fréquent dans nos contrées ?

Dans notre contexte, la fréquence des polypes est sous-estimée du fait d’abord du caractère asymptomatique. On les découvre très souvent fortuitement dans le cadre de l’exploration d’une autre pathologie. Mais ces dernières années, le diagnostic est de plus en plus fréquent, du fait de l’accessibilité de plus en plus croissante de certains examens tels que la coloscopie qui est l’examen de référence pour diagnostiquer les polypes colorectaux.

Comment se passe la prise en charge ?

Le traitement des polypes colorectaux est radical, ce qu’on appelle la polypectomie. Au cours de la coloscopie, les polypes sont réséqués et acheminés au laboratoire d’anatomopathologie pour examen microscopique. Cet examen permettra de classer les polypes selon le type histologique. Ce qui va orienter notre surveillance ultérieure du patient selon le risque de développer le cancer du côlon.

Des conseils à l’endroit des populations ?

La hantise du médecin en cas de découverte de polype, c’est la dégénérescence vers le cancer du côlon. Tout sujet de 50 ans et plus, même en l’absence de symptômes, est donc invité à consulter afin de réaliser un bilan de santé dont une coloscopie de dépistage précoce du redoutable cancer colorectal à travers le dépistage des polypes.

Madina Belemviré

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