Renforcement des capacités des acteurs clés sur l’ISG/SL dans le Centre-Nord : ‘Nous sommes reconnaissants car nous avons beaucoup appris », Pasteur Sawadogo
La Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina (SOGOB), avec le soutien de Pathfinder International, a organisé un atelier de deux jours du 19 au 21 juin 2024 dans le cadre du projet « Sauver la vie ». Cette activité visait à renforcer les capacités des acteurs clés pour la mise en œuvre de l’Interruption Sécurisée de Grossesse (ISG) dans la région du Centre-Nord du Burkina Faso. L’objectif principal était de consolider les connaissances et d’informer sur les actions de la SOGOB dans ce domaine crucial de la santé reproductive.
Dirigé par le Pr Yobi Sawadogo, gynécologue obstétricien et point focal du projet, l’atelier a permis aux participants, représentant la société civile, les autorités coutumières et religieuses, ainsi que le corps médical et administratif, d’approfondir leurs connaissances sur les Droits en Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR). Les discussions ont inclus des directives de l’OMS sur l’avortement sécurisé, des stratégies de soutien aux femmes enceintes en danger, et des mesures pour prévenir la morbidité et la mortalité maternelles.
Les thématiques abordées ont également inclus la législation sur la santé reproductive, l’accès aux services de qualité en santé sexuelle et reproductive, la violence basée sur le genre, et les moyens de mobiliser des ressources financières pour promouvoir les DSSR. Une attention particulière a été portée à l’ISG conformément à la loi burkinabè et à l’engagement local pour les droits des femmes et des jeunes.
À la clôture de l’atelier, les participants ont exprimé leur satisfaction quant à la clarification de leurs compréhensions. Le Pasteur David Sawadogo, l’un des participants, a partagé : » Nous avons appris comment la loi burkinabè permet l’ISG dans des cas spécifiques pour protéger la vie des femmes et préserver l’harmonie familiale« .
Résumant les cas d’ISG/SL, le Pasteur Sawadogo a ajouté : « Afin de protéger les femmes, le Burkina Faso a décidé d’autoriser les interruptions sécurisées de grossesse dans certains cas, notamment lorsque la grossesse met la vie de la mère en danger ou est le résultat d’un viol. Dans de telles situations, la loi autorise une interruption si la grossesse n’a pas dépassé 14 semaines, permettant ainsi de préserver la santé et l’harmonie familiale. La loi reconnaît également la situation d’inceste, où les grossesses issues de telles relations peuvent être légalement interrompues pour éviter des conséquences néfastes sur les vies et les relations familiales. »
Avant de conclure, il a ajouté : « Nous avions vraiment des préjugés sur la SOGOB, pensant qu’elle était une structure qui voulait nous enseigner de mauvaises pratiques. Mais en fin de compte, nous avons réalisé que leur objectif était de nous éduquer sur la loi burkinabè. Pour cela, nous leur sommes reconnaissants car nous avons beaucoup appris et nous sommes maintenant prêts à partager cette connaissance avec notre communauté. »
Abdoul Rachid Sow