Santé sexuelle et reproductive: les journalistes à l’école de l’agenda recherche du Partenariat de Ouagadougou

Depuis 2021, l’Unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO) s’est dotée d’un agenda de recherche. Actuellement, l’UCPO a lancé des études sur l’accès des jeunes aux services de santé de la reproduction, la discontinuité et l’effectivité de la gratuité de la planification familiale. Pour fournir aux journalistes les outils nécessaires pour comprendre et diffuser les résultats de ces recherches, l’UCPO, en partenariat avec Population Council, a organisé un atelier régional à Cotonou du 19 au 21 juin 2024. Une trentaine de journalistes ont participé à cet évènement visant à créer un lien entre les chercheurs et les journalistes, et à démystifier la complexité des données.

Durant cet atelier, les journalistes ont eu l’occasion de dialoguer avec trois chercheurs principaux, qui ont partagé leurs expériences et les méthodologies employées dans leurs études.

Le Dr Abou Coulibaly de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS) a expliqué l’évaluation des stratégies d’effectivité de la gratuité de la planification familiale au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et en Guinée. Cette évaluation, qui a débuté en décembre 2023, se concentre sur la perception et l’acceptation de la politique de gratuité par les populations et les agents de santé. « Nous analysons actuellement les données et produisons les rapports. Pour l’instant, les résultats ne sont pas encore disponibles », a-t-il précisé.

Le Dr Abou Coulibaly, medecin épidémiologiste à l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS)

Au Burkina Faso, par exemple, dit-il, la gratuité des services de planification familiale, expérimentée depuis 2019 et généralisée en 2020, est bien accueillie par les populations. « Tous les services liés à la planification familiale sont gratuits sur toute l’étendue du territoire national », a souligné Dr Coulibaly précisant que l’étude examine si cette gratuité est réellement effective et les obstacles potentiels à sa mise en œuvre.

Le Dr Denise Kpebo, enseignant-chercheur à l’Institut africain de santé publique (IASP), a présenté ses travaux sur la continuité de l’utilisation des méthodes contraceptives par les femmes et les jeunes filles en Afrique de l’Ouest.  L’objectif de cette recherche qui a ciblé  720 femmes par pays pendant six mois, est de comprendre les facteurs de discontinuité des méthodes contraceptives et de proposer des stratégies pour améliorer leur utilisation continue.

Dr Denise Kpebo, enseignant-chercheur à l’Institut africain de santé publique (IASP)

Enfin, le Dr Loukoumanou Adam Nouhoun, directeur délégué au Laboratoire nigérien et béninois de recherche en sciences sociales (LASDEL) a partagé les progrès de son étude sur les solutions endogènes pour améliorer l’accès des jeunes à la planification familiale dans six pays : le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, le Sénégal, le Niger et le Togo. « Nous avons mené des enquêtes auprès des communautés et des agents de santé pour identifier les obstacles et les solutions locales adoptées pour faciliter l’accès des jeunes à la planification familiale », a-t-il précisé.

Dr Loukoumanou Adam Nouhoun, directeur délégué au Laboratoire nigérien et béninois de recherche en sciences sociales (LASDEL)

Les résultats de ces recherches sont attendus dans les prochains mois et promettent d’apporter des informations importantes pour renforcer les politiques et les programmes de santé de la reproduction en Afrique de l’Ouest. En attendant, les journalistes sont invités à se mobiliser pour diffuser largement ces résultats et sensibiliser le public aux enjeux de la santé de la reproduction et de la planification familiale.

Madina Belemviré

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