Tramadol : une substance détournée de son utilisation habituelle
- Abdoul Karim Bambara, addictologue
Le Tramadol est un médicament qui est utilisé pour traiter la douleur. Connu en pharmacie avec des dosages précis sur ordonnance médicale, le tramadol est utilisé de manière détournée dans les médicaments de la rue avec des dosages importants pour entrainer d’autres effets. Malheureusement c’est une substance qui est beaucoup utilisée par ceux qui font le travail manuel et qui est en train de gagner du terrain au niveau scolaire. Toute chose qui peut entrainer des conséquences irréversibles. Nous avons rencontré à l’unité d’addictologie du service de psychiatrie de l’hôpital Yalgado, Abdoul Karim Bambara, addictologue, qui explique les conséquences de cette substance sur la santé.
Quels sont les prescriptions normales du tramadol ?
Habituellement nous sommes autour de 50 à 100 mg par jour. Malheureusement on en trouve dans les médicaments de la rue avec des dosages de 200mg, 250mg. Vous verrez des personnes qui prennent un seul comprimé de 250 mg ou 4 comprimés de 250mg voir une à plusieurs plaquettes de comprimés par jour. Ce qui va entrainer chez eux un état de bien-être, un état qui leur donne cette sensation de ne pas se fatiguer, de ne pas avoir faim, d’avoir la capacité de faire beaucoup de choses.
Quelles peuvent être les conséquences de cette consommation abusive ?
Les personnes qui consomment cette substance vont la rechercher chaque jour pour la consommer afin d’avoir toujours le même état. Tous les médicaments, toutes les substances consommées ont des démi vie. Dès que la démi vie va être atteinte et que la circulation de la substance va commencer à décliner dans l’organisme, ces personnes se retrouvent dans cette obligation de rechercher la substance pour avoir les pics qui leur permettront d’être toujours dans un sentiment de bien-être. Cela va entrainer comme conséquences, l’apparition de convulsions de types épileptiques, l’apparition de problèmes cardio-vasculaires, des problèmes rénaux et hépatiques pour ne citer que ceux-là.
_ Madina Belemviré
