‘’Vaccination, dépistage et traitement des lésions précancereuses’’, les trois actions pour éliminer le cancer du col de l’utérus 

« Travailler afin que 90% des filles soient vaccinées contre le virus qui est responsable du cancer du col de l’utérus avant leur quinzième anniversaire, permettre à au moins 70% des femmes à avoir un dépistage, être capable de soigner 90% des cas de lésions précancéreuses ou de vrais cancers du col détectés ». Telle est la stratégie mondiale pour l’élimination du cancer du col de l’utérus lancée le 17 novembre par l’OMS. A l’occasion de la commémoration de l’an 1 du lancement de cette stratégie dont le Burkina s’est engagé à mettre en oeuvre, la Coalition burkinabè contre le cancer (COBUCAN) a organisé une rencontre d’échanges avec les journalistes le mercredi 17 novembre 2021 à Ouagadougou.

Environ 2517 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année au Burkina Faso , selon les estimations de 2018. Deuxième cancer au niveau national en terme de fréquence, le cancer du col de l’utérus est le cancer le plus mortel avec environ 2081 décès chaque année. La preuve, soutient le président de la Coalition Burkinabè contre le cancer (COBUCAN), Pr Ag Nayi Zongo, chirurgien cancérologue au CHU Yalgado Ouédraogo « lorsque nous avons envisagé d’organiser cette session de travail, nous avons voulu interroger les femmes mais nous n’avons pas trouvé assez d’anciens malades du cancer du col de l’utérus ».

Cela s’explique selon lui, par le retard du diagnostic et beaucoup de femmes meurent de ce cancer. C’est pourquoi ,dit-il, « la communication dans le sens de la prévention par la vaccination, la communication dans le sens du renforcement des dépistages et du traitement des lésions précancéreuses et la communication pour qu’aucune femme ne meurt encore du cancer du col au Burkina » est le maître mot de cette lutte.


A entendre Pr Zongo, la vaccination qui se veut une prévention primaire, va s’adresser aux femmes qui n’ont jamais eu de contact sexuel, dont les jeunes filles âgées de 9 à 15 ans. « Chaque fille devrait avoir son vaccin avant son 15e anniversaire. Cela permet de la protéger contre l’infection du HPV responsable du cancer du col de l’utérus », a-t-il souhaité. Et concernant la disponibilité du vaccin, la directrice de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles, Dr Emmanuelle Zouré , a assuré que tout est mis en œuvre pour qu’il soit effectif dans les prochaines semaines.


La prévention secondaire quant à elle, va consister à détecter la modification qui serait engendrée par le HPV au niveau du col et qui pourrait évoluer vers le cancer. « Dès qu’on détecte, on traite sur place », a révélé le président de la COBUCAN qui a précisé que le dépistage et le traitement des lésions précancéreuses sont gratuits au Burkina dans toutes les structures publiques. « Les femmes ne devraient plus attendre à la maison ou ne se présenter à l’hôpital que devant les complications de ces cancers que nous avons du mal à gérer », a conclu Pr Ag Nayi Zongo.

Madina Belemviré

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